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09 avril 2024

Dans le cadre d'une série de seminaires citoyens organisée par Frédéric Petit, Député des Français établis en Allemagne, Europe centrale et Balkans, Jean-Dominique Giuliani tiendra une conférence en ligne sur le sujet des grands défis auxquels l'Union européeenne fait face en vue des élections européennes.

"La France se prépare à des lendemains difficiles en Europe après les élections"

Article publié par l'AFP

Dans un papier d'angle publié le 2 mai par l'Agence France Presse, le président de la Fondation Robert Schuman Jean-Dominique Giuliani explique que "la France va devoir payer le prix de la campagne électorale".




"La France se prépare à des lendemains difficiles en Europe après les 

élections (PAPIER D'ANGLE) 




Par Yacine LE FORESTIER




BRUXELLES, 02 mai 2012 (AFP) - Le vainqueur de l'élection présidentielle française, quel qu'il soit, aura fort à faire pour rassurer ses partenaires de l'UE et recoller les morceaux après une campagne où les coups de boutoir contre l'Europe ont abondé.

"La France va devoir payer le prix de la campagne électorale. On n'a pas parlé positivement de l'Europe, on en a parlé négativement et cela ne sera pas sans conséquences après le scrutin", estime Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Schuman, un centre de réflexion sur l'Union européenne.

"On a vu le président Nicolas Sarkozy proférer des menaces sur la sortie de la France de Schengen et sur la politique commerciale de l'UE, tandis que le candidat socialiste clame vouloir renégocier le traité budgétaire déjà signé par 25 pays. Il va falloir plus que recoller les morceaux", ajoute-t-il. La campagne électorale cru 2012 en France a surpris à Bruxelles par la virulence des critiques contre l'Union européenne, souvent présentée comme 

responsable de tous les maux.

Le chef de l'Etat sortant, Nicolas Sarkozy, a dénoncé "l'Europe passoire" incapable d'endiguer les flux migratoires à ses frontières et critiqué sa naïveté commerciale en prônant une forme de protectionnisme pour les entreprises du continent.

M. Sarkozy s'est même attiré un rappel à l'ordre implicite de la part de la Commission européenne après avoir très nettement durci son discours pour tenter de séduire les électeurs de l'extrême droite: l'exécutif européen a invité "les leaders européens à ne pas céder à la tentation des discours populistes" contraires "aux idéaux portés par la construction européenne". Pas sûr non plus que la chancelière allemande Angela Merkel ait apprécié d'être d'abord courtisée et présentée en modèle par le président en début de campagne, avant d'être peu ou prou éconduite lorsqu'il s'est avéré que la "carte allemande" n'était pas payante électoralement pour Nicolas Sarkozy dans l'opinion française.

Dans un registre différent, son rival socialiste François Hollande aura, lui, à s'employer à rassurer l'Europe sur ses intentions. Certes, il a commencé à faire bouger les lignes dans l'UE en réussissant à placer le thème de la relance de la croissance au centre d'un débat dominé jusqu'alors par la rigueur budgétaire.

Mais les divergences sur les moyens d'y parvenir --entre recettes libérales et keynésiennes-- restent profondes. Les gouvernements de droite et de centre-droit, largement majoritaires en Europe, voient en Hollande l'incarnation de politiques dépensières nocives au moment où la crise de la 

dette menace toujours la zone euro.

The Economist, l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, vient de qualifier le favori des sondages en France d'homme "dangereux", adepte de politiques socialistes "vieux jeu".

L'impétrant se contentera-t-il d'une initiative européenne de croissance consensuelle complétant le pacte de discipline budgétaire exigé par Angela Merkel en mangeant partiellement son chapeau? Ou voudra-t-il vraiment renégocier des aspects du texte, voire ouvrir de 

nouveaux chantiers comme les euro-obligations, au risque d'un affrontement 

avec Berlin? "Je crains quelques frictions avec l'Allemagne car Hollande est allé trop loin dans la campagne", estime Jean-Dominique Giuliani. Le candidat et son entourage n'ont, il est vrai, pas ménagé leurs critiques à l'égard de la chancelière, régulièrement accusée de vouloir imposer un diktat à toute l'Europe.

Angela Merkel travaille déjà de plus en plus étroitement avec le chef du gouvernement italien Mario Monti, au sujet duquel elle ne tarit pas d'éloges. Au point de faire penser à la presse italienne que Rome pourrait bientôt se substituer à Paris dans la relation privilégiée de l'Allemagne en Europe.