Cette confusion a généré la défiance à l’extérieur de l’Union et le trouble des esprits à l’intérieur. Les partis politiques, européens ou nationaux, ne se sont pas distingués par leur intelligence de la situation ou par l’imagination de leurs propositions.
Les partis politiques européens ne sont que des alliances de partis nationaux et leur expression, plus réelle à travers leurs groupes au Parlement européen, n’est souvent que limitée à la publication de manifestes rédigés laborieusement en vue d’un consensus minimal.
Le premier d’entre eux, le Parti populaire européen, est d’abord un parti de gouvernement réunissant 17 des partis aux affaires dans les 27 pays de l’Union, les présidents du conseil et du Parlement européens et une majorité de commissaires européens. A ce titre, il soutient l’action des siens et les décisions prises par les institutions. Dans une déclaration du 4 mars 2011 à Helsinki, il rappelle son engagement en faveur du renforcement du Fonds européen de Stabilité financière, de l’établissement en 2013 d’un mécanisme européen de Stabilité, son soutien au Pacte « Euro-Plus » et aux 6 textes législatifs votés par le Parlement, renforçant la discipline financière au sein de l’Union.
Le Parti Socialiste européen a adopté, le 23 juin 2011, un manifeste intitulé « du chaos à la gouvernance économique », qui réclame la solidarité entre les Etats membres, la mutualisation des dettes et la création « d’Eurobonds » et une nouvelle stratégie d’investissement susceptible de créer 8 millions d’emplois en 5 ans. Pour lui « la sortie de la crise ne doit pas entrainer de sacrifices sociaux » et il se prononce pour la création de nouveaux emplois et services publics, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières et d’une « barrière » protégeant les Européens des spéculateurs.
La Parti libéral européen et surtout son expression institutionnelle au sein du Parlement, souhaite le renforcement des prérogatives des institutions communes, la mutualisation des dettes au niveau européen et une intégration la plus poussée.
Les Verts n’en sont pas éloignés, qui militent, dans leur « New Deal vert », adopté à Tallinn le 10 octobre 2010, pour une rupture avec le système économique actuel, pour la priorité à la protection de l’environnement, la lutte contre les changements climatiques et l’économie verte dans laquelle ils voient la seule sortie de crise possible.
Ces prises de position constituent les plus petits dénominateurs communs qu’ont réussi à trouver des partis politiques organisés d’abord en vue de la conquête du pouvoir sur le plan national.