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Une campagne fort peu européenne

Article publié sur le site du Figaro.fr dans le cadre d'un partenariat entre la Fondation Robert Schuman et Le Figaro.fr pour les élections européennes des 4-7 juin 2009.

Dans sa chronique hebdomadaire au figaro.fr, le président de la Fondation Robert Schuman déplore que les enjeux locaux aient parasité la campagne des européennes.



Il est normal que les enjeux nationaux pèsent sur les élections européennes, puisque le vote des 4-7 juin se déroule dans le cadre national pour désigner des représentants, législateurs à Strasbourg et Bruxelles.



Mais quand même ! Cette campagne aura atteint les summums dans l'absence de vrais débats européens. Ici, l'avant-goût d'un scrutin à venir qui promet l'alternance, là une élection de mi-mandat, ailleurs un référendum de «rattrapage», partout ce fut d'abord une superbe indifférence.



Celle-ci a permis des curiosité inédites : la «guerre des œufs en République tchèque» a interdit au chef de l'opposition, qui n'a pas fait preuve de sens de l'humour au premier jet, de tenir le moindre meeting électoral. Les belles Italiennes ont fait le même coup à Silvio Berlusconi. Les «pirates» informatiques suédois ont fait un tabac. On ne sait pas encore si le «défilé de blondes», organisé à Riga en Lettonie aura atteint son objectif de ramener l'optimisme dans cet Etat balte durement touché par la crise ! Ou si le Parti des Célébrités, en Lituanie, aura «gagné des millions» comme son Président, ex-présentateur de jeu télévisé ! Partout c'est plutôt l'abstention qu'on attend, comme dans le «Désert des Tartares», l'ennemi qui ne vient pas. Elle risque pourtant de triompher.



Car de projet européen de relance, point ! La politique européenne au cœur des confrontations, des enjeux, des affrontements, ce n'est pas pour aujourd'hui ! Les classes politiques nationales en Europe aiment trop leurs disputes d'arrière-cour et l'Europe, choix de raison, est bien compliquée à expliquer ! Elle est pourtant un véritable espoir de faire face avec succès à la crise économique, à la compétition mondiale, aux enjeux environnementaux, au défi de la taille ! Et le Parlement européen est le seul lieu où les citoyens auront leur mot à dire sur la manière d'agir.



Il faudra vraisemblablement s'en remettre une fois encore à quelques uns, dont le couple franco-allemand, qui s'est fait entendre une nouvelle fois, pour dessiner une vision de l'Europe, avec des frontières, une régulation, des politiques économiques nouvelles. Car les citoyens attendent une Europe plus efficace, qui se pense en puissance dans le monde. 



Misons donc une nouvelle fois sur la France et l'Allemagne pour essayer de relancer la machine, puisqu'on ne peut pas compter sur les hommes politiques et leurs partis pour en faire un grand enjeu démocratique!



Mais disons tout de suite qu'une Europe plus forte c'est plus de compétences transférées à l'échelon européen, ce sont de nouveaux transferts de souveraineté.



C'est une raison suffisante pour voter le 7 juin !



Lien vers le Figaro.fr