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09 avril 2024

Dans le cadre d'une série de seminaires citoyens organisée par Frédéric Petit, Député des Français établis en Allemagne, Europe centrale et Balkans, Jean-Dominique Giuliani tiendra une conférence en ligne sur le sujet des grands défis auxquels l'Union européeenne fait face en vue des élections européennes.

En Pologne, un scrutin sous le signe de la confusion

Article publié sur le site du Figaro.fr dans le cadre d'un partenariat entre la Fondation Robert Schuman et Le Figaro.fr pour les élections européennes des 4-7 juin 2009.

Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, analyse les enjeux du scrutin en Pologne, qui risque d'être marqué par une très forte abstention.



La campagne pour élire le 7 juin 50 députés européens tourne, en Pologne, à la bataille de rue. La majorité au gouvernement, composée de la Plate-forme civique (PO) et du Parti populaire polonais (PSL), s'est fixé pour objectif de doubler le nombre de ses députés européens pour peser au sein du premier parti du Parlement, le PPE-DE. L'opposition de Droit et Justice (PiS), emmenée par le frère jumeau du Président, Jaroslaw Kaczynski, celui qui a un grain… de beauté, se déchaîne comme jamais. Créditée de 22% des voix, elle estime n'avoir rien à perdre et attaque tout azimut sur fond de crise économique et de difficultés sociales. La PO recevait tous les députés du PPE en congrès, les 29 et 20 avril dernier. Elle a vu défiler dans les rues les ouvriers des chantiers navals de Gdansk, menacés de fermeture pour n'avoir pas respecté les règles européennes.



Pourtant 77% des Polonais sont satisfaits que leur pays appartienne à l'Union. Ils ne se sont pas laissé troubler par Lech Walesa qui est apparu à deux reprises aux côtés des eurosceptiques de Libertas contre, a-t-il avoué, une «somme considérable» ! L'ancien leader de Solidarnosc, membre du Groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe, a depuis, pour se faire pardonner, promis de faire campagne pour le Traité de Lisbonne jusqu'en Irlande !



A la vérité, il est difficile de s'y retrouver ! Aussi le scrutin risque-t-il d'être marqué par une très forte abstention. En 2004, alors qu'ils rejoignaient l'Union, seuls 20,87% des Polonais avaient voté. On craint le même phénomène tant la campagne est nationale et fait la part belle aux insultes, aux attaques personnelles et aux arguments les plus vils. Pourtant la délégation des députés polonais au Parlement va s'enrichir de personnalités de poids. Roza Thun, l'actuelle ambassadrice de la Commission européenne à Varsovie, ancienne présidente de la Fondation Schuman de Varsovie, va y faire son entrée aux côtés d'élus de poids dont Jerzy Buzek, ancien Premier ministre, qui pourrait bien devenir le prochain président du Parlement européen. Ce serait la preuve vivante de la réunification du continent. Mais dans les difficultés, là-bas comme ailleurs, la majorité aux affaires souffre de la crise et devra en porter le fardeau électoral. Alors Tak, c'est-à-dire Oui ou Nie, (Non) à l'Europe: les Polonais, une fois encore, vont choisir dans la querelle, mais peuvent incarner un beau symbole !