fr en de
portrait

Qui influence le Parlement européen?

Article publié sur le site du Figaro.fr dans le cadre d'un partenariat entre Le Figaro.fr et la Fondation Robert Schuman pour les élections européennes des 4 et 7 juin 2009.

Ce sont les choix politiques qui déterminent leurs prises de position. Les groupes pratiquent la discipline de vote. Ils s'appuient sur des partis politiques transnationaux qui disposent de leurs propres programmes et auxquels adhérent les partis de chaque Etat. Peu à peu se met ainsi en place une sorte de démocratie multinationale à l'échelon européen. Deux grandes familles la dominent, le Parti populaire européen et les Socialistes. Les Libéraux, les Verts et les Eurosceptiques font l'appoint selon les sujets. La seule institution européenne élue directement par les citoyens est proche de l'opinion publique. On y est plus pacifiste, plus sensible à la protection de la planète, plus soucieux des libertés individuelles et collectives qu'ailleurs. Les votes se répartissent ainsi entre une droite et une gauche modérée.



Mais le Parlement est aussi devenu une véritable assemblée législative. Ses pouvoirs de contrôle financier sur la Commission feraient pâlir d'envie certains parlements nationaux. Ses compétences de législateur et de médiateur de l'opinion sont appréciées et souvent bien utiles pour faire adopter des textes controversés. La fameuse directive «Bolkestein» a été longuement débattue, revue et corrigée avant de devenir la loi européenne. 



Aussi les gouvernements comme les lobbies tentent-ils par tous moyens d'influencer les députés. Les partis nationaux, voire régionaux, relayent certaines consignes de vote. Les couloirs du Parlement servent de salles d'exposition à toutes sortes de causes, par exemple aux nouveaux Etats membres d'Europe centrale et orientale qui y exposent régulièrement les crimes du communisme qu'ils souhaitent voir reconnus officiellement. Le Parlement est enfin un lieu ouvert où chacun, entreprise, groupe de pression, peut être entendu lors d'auditions très prisées.



Au moment de la décision, les députés allemands excellent dans le vote groupé, les Britanniques rivalisent de méfiance envers la construction européenne, les Nordiques sont intransigeants sur la déontologie et l'environnement, etc. Mais à la fin, c'est un mélange entre l'opinion européenne moyenne et l'intérêt supérieur européen, qui demeure le vrai moteur des votes des députés.