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Géorgie, Moldavie, Ukraine, le grand rejet de la Russie

[Cet édito est également disponible en ukrainien.]



Non, ce ne sont pas les Américains qui suscitent le rejet de la Russie partout et par tous dans son entourage !

Ce sont bien sûr les souvenirs d’un passé totalitaire qui reviennent avec Poutine.

C’est surtout la proximité de l’Union européenne, de ses libertés, son Etat de droit et ses succès économiques.

Est dangereux aux yeux du pouvoir russe la réussite pacifique d’une intégration européenne qui a déjà permis à 75 millions d’habitants, oubliés en 1945 derrière le mauvais côté du rideau de fer, de sortir de la misère, de la corruption généralisée et du goulag. Elle met en évidence ses échecs, son révisionnisme et son archaïsme.

Les Européens doutent encore parfois de la pertinence de ce qu’ils ont construit. C’est normal, tant c’est inédit dans l’histoire ; c’est salutaire tant il convient en permanence, d’œuvrer pour améliorer une unité inachevée. Mais force est de reconnaître que, chez leurs voisins, les peuples rêvent de rejoindre l’Union européenne. Ils n’ont aucun doute.

Ils fuient en masse la Russie dont ils rejettent bien sûr l’expansionnisme, mais aussi la société, les méthodes, la brutalité et l’autoritarisme, dont ils ont fait l’expérience.

Les Géorgiens s’élèvent avec succès contre une loi liberticide importée du Kremlin par un oligarque local à sa solde.

Les Moldaves souhaitent avoir enfin le droit à la tranquillité là où des mafieux, appuyés par quelques militaires russes égarés, ont fait sécession pour poursuivre leurs criminels trafics.

Les Arméniens ont été abandonnés sur l’autel d’accords suspects avec la Turquie.

Les Ukrainiens paient de leur sang leur désir de vivre libres et indépendants.

Tous ses voisins prennent leurs distances avec la Russie poutinienne.

Pour ces Etats l’Union européenne incarne la liberté, l’Etat de droit, la dignité de la personne humaine, le respect des frontières et une prospérité qui leur a longtemps été confisquée.

Il n’est nul besoin aux Européens de vouloir « exporter la démocratie ». Les peuples de ces pays l’ont déjà choisie et ils feront tout pour la conquérir.

Les plus grands ennemis de la Russie ne sont pas en Occident, comme elle tente de le faire croire, mais ils sont à sa tête, avec ces dirigeants nostalgiques des pires moments de son histoire. Prédation, vol, violence, répression, goulag, la Russie fait fuir les peuples, le sien et celui de ses voisins !

On s’étonne parfois du sentiment exprimé par les Russes d’être « cernés » alors qu’ils ont le plus grand territoire au monde. Mais il est vrai qu’ils sont cernés, par une aspiration à la liberté qui leur interdira d’encore imposer par la force une domination d’un autre âge. Il est temps pour eux d’épouser le nouveau siècle, au risque sinon de la défaite, voire de l’éclatement.

 


 

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