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Ukraine : Le monde entier veut la paix…sauf Poutine

[Cet éditorial est également disponible en ukrainien.]

La réunion de l’Organisation de coopération de Shanghaï comme celle de l’Assemblée générale des Nations unies ont montré l’isolement de Poutine.

En choisissant l’escalade, il a contraint ceux sur qui il comptait – Chine, Inde, Turquie – à lui rappeler qu’il fallait « respecter l’intégrité territoriale de tous les pays » (communiqué chinois), que « l’heure n’est pas à la guerre » (Narendra Modi), que de « tels faits illégitimes ne seront pas reconnus par la Communauté internationale » (R. Erdogan). Il a dû lui-même, dans un mensonge de plus, avouer comprendre « les questions et préoccupations chinoises dans la crise ukrainienne ». Il est bien seul.

Le président américain a eu raison de rappeler l’universalité des principes de la Charte des Nations unies, au demeurant de nouveau invoqués par nombre de pays, un moment tentés de s’en éloigner. Les valeurs qu’elle énonce ne sont pas « occidentales ». Elles sont universelles et représentent un bien commun de l’humanité ; elles permettent une relative stabilité dans les rapports internationaux. La communauté des Etats du monde a besoin de ce cadre et de ces références.

Il est frappant de constater combien les peuples y sont attachés. Ils condamnent à ce titre les guerres d’agression et donc le recours à la force brute dans les relations entre Etats. Ils manifestent une grande attention au respect des droits de l’Homme.

Pour beaucoup, il n’y a plus de différend qui ne puisse être réglé par la négociation et le compromis. On redoute les conflits majeurs, l’histoire et les mémoires collectives étant tâchées de tant de souffrances accumulées.

Les Russes eux-mêmes semblent très majoritairement hostiles à la guerre malgré la censure et la répression et ceux qui le peuvent quittent le pays.

Peut-être le message le plus touchant appelant Poutine à stopper ses criminelles menées en Ukraine, est-il venu d’Elbegdorj Tsakhia, l’ancien président de Mongolie, qui le supplie d’arrêter sa guerre. Lui aussi appelle à la paix. Et partout en Asie centrale, les anciennes républiques soviétiques, aujourd’hui indépendantes, se détachent de Moscou et de ses errements.

A ne pas répondre à ces sollicitations quasi-unanimes sur la planète, Poutine s’expose à un jugement qui ne sera pas que moral. Il est le seul responsable d’avoir déclenché une guerre meurtrière. Il est désormais le seul obstacle à la paix.
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