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Europe : Des avancées dans la tempête

L’agression russe a bouleversé les calendriers, nourri des inquiétudes et bousculé bien des projets. Malgré la guerre, le regain des nationalismes, le retour de l’inflation et les élections, l’intégration européenne a progressé au prix d’un travail efficace et engagé de la diplomatie française qui a su faire preuve de volontarisme et de professionnalisme.

En l’espace de 6 mois l’Union européenne, seul ensemble démocratique à avoir ce courage et à savoir le faire, a décidé de réguler les grands acteurs mondiaux du numérique et de les soumettre à des règles européennes : Un marché plus organisé, la sanction des outrances, le respect de la vie privée, une concurrence moins déloyale : cela s’appelle du droit extraterritorial !

Un accord sur le salaire minimum, une régulation de l’asile, des comportements économiques plus respectueux des droits et de l’environnement, une taxe carbone aux frontières, donnent à ces réalisations une orientation plus conforme à un véritable modèle social.

L’immigration illégale mieux contrôlée et un droit d’asile confirmé répondent à une urgence.

Mais pour une fois, les Européens n’ont pas fait que réguler.

La nécessité d’organiser une défense de l’Europe plus efficace s’est imposée. Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés, à Versailles, à accroître leurs budgets de défense. Il ne saurait y avoir d’Europe durablement prospère sans un outil de défense fort et efficace.

La guerre russe a accéléré l’adoption d’une stratégie commune et permis de dessiner un début d’outil militaire avec la création d’une force d’intervention, l’accélération de la défense cyber et l’affirmation d’une ambition spatiale. Elle a même suscité une réaction commune face à la crise énergétique et aux mauvais choix de certains Etats membres par un programme d’achat en commun et une solidarité dans les approvisionnements.

Beaucoup reste à faire, mais c’est la première fois que les Européens ont vraiment usé de leur force. Des sanctions sévères concernent plus de 1 200 personnes ou entités russes liées à la guerre. Des aides financières de près de 25 milliards € soutiennent et arment l’Ukraine et viennent en aide aux réfugiés. En conférant à l’Ukraine et la Moldavie le statut de candidates à l’Union, les Européens font enfin de la grande politique.

L’Union est en retard pour sa défense, mais l’OTAN lui a permis de disposer d’une réponse militaire. Elle a mobilisé ses propres moyens, commerciaux, économiques et financiers. Elle a démontré sa complémentarité avec l’Alliance.

A la fin de ce semestre, la présidence française du Conseil de l’Union peut afficher un bilan positif. Une dynamique est lancée et les Européens ont choisi de répondre ensemble et unis aux surprises que leur réserve la situation internationale.

Si elle poursuit sur sa lancée et accélère dans tous ces domaines, elle reste dans la course.

 

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