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Pourquoi l’Ukraine et la Moldavie veulent intégrer l’Union européenne ?

Les Chefs d’Etat et de gouvernement européens vont donner à l’Ukraine et à la Moldavie le statut officiel de candidates à l’adhésion. Pourquoi et qu’est-ce que cela signifie ?

En frappant à la porte de l’Union européenne, ces deux Etats veulent rompre avec leur passé soviétique et la domination russe par la force que Poutine voudrait prolonger. Ils se revendiquent de l’Europe, de sa civilisation et de ses valeurs démocratiques.

Il est vrai que l’exemple de la réunification européenne, intervenue en 2004 et 2007 pour 10 pays d’Europe centrale et orientale, parle de lui-même : Ces sociétés sont ancrées dans la démocratie et sur la bonne voie ; elles ont connu une prospérité impossible dans l’orbite russe ; leurs Etats et leurs identités sont respectés au sein d’un ensemble riche et pacifique, qui incite leurs populations à rester ou à revenir alors que, désespérées, elles émigraient en masse.

La Moldavie, laissée de côté, a payé cher de devoir rester dans l’orbite russe. On la dit la plus pauvre de l’Europe. Elle est menacée de déstabilisation et pressée par des clans mafieux. Désormais dirigée par une présidente moderne et courageuse, elle voit s’ouvrir des perspectives européennes inédites dans une histoire tragique. Ce sont d’abord les Moldaves qui en profiteront.

Pour l’Ukraine, c’est l’agression de Poutine qui bouscule les Européens et leurs règles et les oblige à réagir.

Qui aurait pu imaginer qu’au XXIème siècle un pouvoir révisionniste se fixe comme objectif de reconquérir les territoires qu’il a provisoirement occupés au XVIIème et XVIIIème siècles ? Cette lecture si confuse de l’histoire déshonore un grand peuple travaillé par une propagande d’un autre âge.

S’il avait le choix, le peuple russe choisirait bien sûr de vivre à l’européenne car la comparaison ne saurait bénéficier à une kleptocratie parmi les plus inégalitaire du monde, un Etat policier qui opprime et emprisonne. La vraie raison de l’agression russe, c’est la peur de voir les peuples et ses propres citoyens choisir l’Europe, sa paix, ses valeurs et sa prospérité.

Offrir le statut de candidat à l’adhésion est donc un signal politique fort, notamment pour l’Ukraine en guerre dont l’histoire et la géographie l’ont longtemps privée d’une identité qu’elle conquiert à marche forcée. C’est une Europe nouvelle, plus géopolitique et forte de sa puissance d’attraction, plus politique et plus déterminée, qui prend ainsi, et pour longtemps, un tournant majeur en refusant de céder, cette fois-ci, aux pressions de Moscou.

Désormais, Ukraine et Moldavie appartiennent à la famille européenne. Elles seront aidées dans les nécessaires et dures réformes qu’exigent un Etat de droit européen du plus haut niveau et un espace économique très compétitif. C’est leur intérêt et c’est aussi le nôtre.

Assistées financièrement, elles seront conduites à intégrer peu à peu les politiques communes conduites par les Européens. Le chemin sera long mais certain et leurs citoyens vont en profiter très vite sur le plan économique et pour leur niveau de vie.

Le contre-modèle européen entre-t-il ainsi directement en opposition avec la Russie de Poutine. C’est la raison pour laquelle ceux qui l’ont subi dans le passé sont tellement motivés pour l’affronter plus ouvertement. Les Européens doivent mesurer qu’ils sont déjà en guerre contre elle, non pas contre le peuple russe mais contre ses dirigeants actuels qui cultivent le mensonge et répandent de nouveau la violence sur le contient. S’ils gagnaient l’Europe entière en pâtirait.
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