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L’Europe indispensable

La guerre russe en Ukraine, la caricature despotique de la lutte anti-virus en Chine, la chasse aux opposants en Russie et les coups d’Etat africains ont tous en commun de ne plus appartenir au paysage européen. Longtemps divisées et en guerre quasi-permanente pendant des siècles, les nations du continent ont appris à gérer leurs différends autrement que par l’affrontement. C’est l’Union européenne qui concrétise ces engagements.

Ainsi la guerre d’agression n’est-elle plus possible entre Etats membres alors qu’elle a si longtemps été la règle.

Les démocraties européennes sont renforcées par un droit supranational qui irrite les nationalistes et les extrémistes alors qu’il constitue une garantie supplémentaire pour les droits des citoyens.  Deux niveaux de juridiction, choisis et assumés, ce sont deux chances pour les libertés individuelles et collectives !

En acceptant volontairement d’inscrire leur action dans un cadre limité et juridiquement contraint, les Etats européens ont rejeté le nationalisme et se sont prémunis contre leurs errements anciens.

Ils ont ainsi fait de nouveaux pas vers une société plus civilisée, moins violente, plus solidaire. L’Europe est ainsi devenue indispensable au monde. Elle porte un message de progrès à toute la planète.

Avec la Russie, on mesure combien de pays en sont encore loin.

On comprend aussi que les populismes résurgents, qui fleurissent ici ou là dans nos pays, ne sont qu’un révisionnisme qui conduirait rapidement au retour des horreurs que nos sociétés ont connues.

Bien qu’encore imparfaite, l’Europe offre un modèle de société attirant, qui ne relève ni de la faiblesse ni de la décadence comme voudraient le faire croire les dictateurs, mais de la civilisation et de ses progrès. Par exemple, elle ne tolérera jamais ce que les troupes russes commettent en Ukraine, ce cortège d’exactions que des soudards enrégimentés sont capables de perpétrer pour leur plus grande honte. (La guerre n’est jamais belle mais la manière de la faire en dit long sur l’agresseur).

Ce bien précieux, construit sur tant d’histoire et de drames, ne doit pas être affaibli de l’intérieur, mais être revendiqué à l’extérieur comme un acquis et une fierté.

C’est pourquoi on doit combattre sa remise en cause, même à l’occasion d’élections démocratiques.

Cette semaine, c’est vers la France que se tournent les regards.

Sera-t-elle fidèle à sa création, l’Europe en voie d’unification, ou, par colère et dépit, lassitude et inconscience, se donnera-t-elle aux instincts nationalistes ?

Le sort du continent en dépend largement.

Souhaitons que les Français mesurent leur responsabilité.
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