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Une nouvelle Commission européenne, pour quoi faire ?

Immobilisme ou activisme ?

Après avoir élu la présidente que lui proposaient les Etats membres, le 16 juillet dernier, le Parlement européen donnera ce 27 novembre, son accord à la nomination pour 5 ans d’une nouvelle Commission européenne de 27 membres. Elle ne pourra certainement pas continuer à animer les institutions communes comme par le passé.

D’importants et nombreux défis l’attendent : Croissance économique, numérique, environnement, commerce, social. Il faut, bien sûr, poursuivre le travail entrepris et accélérer. Mais elle aura aussi une tâche herculéenne à réussir : Favoriser l’ouverture d’une seconde phase de la construction communautaire. L’Europe doit désormais prioritairement se tourner vers l’extérieur au lieu de continuer exclusivement à se préoccuper de manière nombrilique de ses problèmes internes.

L’extérieur, ce sont d’abord les citoyens ; c’est aussi le grand large, le monde, la scène internationale. Apprendre à communiquer clairement et directement avec les Européens ; projeter les institutions communes dans l’avenir scientifique et technique et répondre aux demandes de sécurité en soutenant le renforcement de la défense de l’Europe ; réussir la réforme des règles de concurrence ; aller vers une véritable préférence européenne, qui peut susciter chez les citoyens une vraie fierté d’appartenance…. Tout cela est urgent.

S’il convient d’achever le marché intérieur, l’Union des marchés de capitaux et l’Union bancaire pour renforcer l’euro, se tourner vers le monde, c’est peser de tout son poids sur la scène internationale en ne s’en remettant pas à d’autres pour défendre et promouvoir ses intérêts, quelque chose que l’Europe doit encore apprendre !

Cela ne relève évidemment pas des seules compétences des institutions communes et l’essentiel des efforts doit être accompli par les Etats. On mesure que ce n’est pas facile, entre l’immobilisme allemand et l’activisme français ! Force est de constater que les dirigeants européens ne font pas preuve d’une grande imagination ni d’un grand courage.

Une Commission à l’initiative ne doit donc pas se contenter de gérer l’acquis. Elle doit aider à imaginer l’avenir et le rendre possible. Elle peut s’adresser directement aux citoyens et doit revendiquer les succès des actions communes. Elle doit sortir de la « bulle bruxelloise », bien trop diplomatique et technique pour accompagner une véritable intégration politique. Elle doit abandonner le confort des seuls traités et de la règle de droit pour arpenter de nouveaux espaces d’innovation. Elle doit prendre des risques quitte à se mettre en danger. Elle doit se renouveler et explorer de nouvelles méthodes d'action. Rien ne serait pire que de ne rien changer. Les Européens l'attendent. La relance du projet européen l'exige!


 

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