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09 avril 2024

Dans le cadre d'une série de seminaires citoyens organisée par Frédéric Petit, Député des Français établis en Allemagne, Europe centrale et Balkans, Jean-Dominique Giuliani tiendra une conférence en ligne sur le sujet des grands défis auxquels l'Union européeenne fait face en vue des élections européennes.

Quelle politique européenne pour le nouveau président français?

Quand on évoque la construction européenne, les Français s’enflamment aussitôt. Entre ceux qui la contestent au nom des inquiétudes et des colères suscitées par les bouleversements du monde et ceux qui aussitôt s’empressent d’en exiger des réformes avec de grands projets institutionnels, les débats ne manquent pas. Et si les vraies questions étaient plus simples?

La France, depuis l’origine, participe au projet de rapprochement des peuples et de coopération des Etats de cette région du monde à la fois si petite géographiquement et si riche de son histoire, sa culture, son économie et ses performances. Cette construction a réussi au-delà des espérances de ses fondateurs. Mais aujourd’hui elle est confrontée, comme tous les autres sur la planète, à de nouveaux défis. Ils sont essentiels et même existentiels. Les Européens doivent assurer leur sécurité intérieure et extérieure face à de nouvelles menaces. Ils doivent faire face à une pression migratoire durable. Leur économie doit s’adapter à la nouvelle donne mondiale en préservant son modèle. Pour toutes ces tâches urgentes, plus que d’imagination, c’est de pragmatisme dont l’Europe a besoin.

Le président français qui sera élu le 7 mai prochain devra donc rompre avec les grandes incantations et passer à l’action. Trop absente de l’Union européenne, la France est attendue. Ses propositions devront être concrètes et valoriser la chance que nous avons de disposer d’alliés solides et privilégiés. C'est ce que nous venons de proposer.

Après les élections législatives allemandes du 24 septembre 2017, une opportunité s’ouvre de relancer par l’exemple une intégration européenne qui ne pourra plus, pour un temps s’organiser comme par le passé.  En fait, à quelques uns - et l’on pense d’abord à la France et l’Allemagne - il est possible de réussir enfin cette convergence fiscale capable de pérenniser le succès de l’euro. A quelques uns, et la France a beaucoup d’atouts à faire valoir, une défense crédible de l’Europe peut être construite par une coopération accrue entre les principales puissances européennes, sans oublier le Royaume-Uni, isolé dans sa désertion européenne momentanée. A quelques uns, il est urgent d’harmoniser nos conditions d’accueil des réfugiés et de jeter les bases d’une politique migratoire commune, seule à même de garantir le respect de nos valeurs en mettant sous contrôle une immigration dont l’Europe aura toujours besoin. Cela peut être fait en restant ouverts aux Etats qui voudraient rejoindre nos initiatives. Cela s’appelle l’intégration par l’exemple.

Le nouveau président français doit être un Européen exemplaire; il peut porter la voix de la France quand elle souhaite des réformes européennes indispensables, il se doit d’être à l’initiative quand c’est nécessaire. Pour cela il faut être exemplaire aussi et accepter de jouer le jeu, de mettre en ordre les finances publiques et l'économie françaises. Pragmatisme, efficacité, réactivité, n’est-ce pas finalement ce que souhaitent les Français et qu’attendent tous les Européens?



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