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La première journée du Président

La première journée du nouveau Président de la république française, le 16 mai 2007, sera d’abord européenne. La Chancelière allemande aura été la première à le (la) féliciter le 6 mai au soir et à lui demander de bien vouloir la recevoir. Elle sera à Paris le lendemain de sa prise de fonction.



Le symbole et l’image seront forts,  mais l'importance de la rencontre n'échapera à personne, car il faudra vite préparer le Conseil européen du mois de juin, qui doit prendre des décisions essentielles pour la relance de la réforme institutionnelle de l’Union. Et beaucoup restera à faire pour trouver des compromis.




Dans le huis-clos du bureau présidentiel va alors se jouer la réussite ou l’échec de la nouvelle Europe. Une fois encore, le couple franco-allemand, si souvent enterré, sera bien incontournable pour imaginer une sortie de la crise dans laquelle le non français a plongé l’Union européenne. Une entente préalable permettra à la présidente en exercice du Conseil européen de proposer à ses collègues chefs d’Etat et de gouvernement, une procédure, une méthode de travail et un calendrier qui devrait s’achever avec la présidence française du dernier trimestre 2008. La réforme des institutions européennes devrait y voir le jour.




La France devra être réaliste si elle ne veut pas être isolée. Nos partenaires devront être compréhensifs s’ils veulent respecter le vote populaire des Français. L’affaire est difficile. Mais l’histoire de l’unification de l’Europe, c’est une succession de « crises » surmontées. L’intérêt commun des pays d’Europe est de se mettre d’accord sur des mécanismes institutionnels facilitant des décisions plus efficaces, mais aussi sur de nouvelles politiques communes pour faire face aux défis énergétiques, aux impératifs de sécurité, aux nécessités environnementales et à tant d’autres.




L’Europe est donc au cœur de l’élection présidentielle française. Non pas comme un sujet en soi qui passionnerait les Français, mais parce que toute promesse, toute annonce faite dans le cadre de la campagne électorale, n’a de valeur que si elle intègre la dimension européenne. Que serait une politique économique qui ne tiendrait pas compte de celle de nos partenaires et, bien plus, de nos engagements et objectifs européens ? Que serait une politique d’immigration purement nationale, ou une politique sociale pensée en termes exclusivement franco-français ? Vraisemblablement des promesses non tenues ! Peut-on traiter tout seuls les questions fondamentales de la protection de l’environnement, de l'approvisionnement énergétique, en dehors d’une vision européenne ? La défense de nos intérêts nationaux a-t-elle un sens sans une vraie coopération avec nos voisins et sans prendre en compte ceux de nos partenaires privilégiés ?


 


 

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