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L'Europe entre enfin dans le siècle!

Avec au moins 10 ans de retard, l'Union européenne entre enfin dans le XXIème siècle.

A partir de 2010, rien ne sera plus comme avant. Nous saurons le 2 octobre, date du second réferndum irlandais, si elle se dote de nouvelles institutions. D'ores et déjà elle s'est donné un nouveau Parlement. Une nouvelle Commission européenne va être désignée et son président nommé dès le 16 septembre. Ils vont faire face à des débats incontournables:


Quelle politique économique pour une Europe qui avait failli succomber aux sirènes de pratiques financières venues d'ailleurs? Quelle action publique, quelle politique de souveraineté technologique européenne? Les réponses passent forcément par un volontarisme qui rompe avec le passé, notamment en matière industrielle.


Quelles relations avec les autres grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis, mais aussi, bien sûr, avec la Chine, l'Inde, la Russie? L'Europe a des intérêts propres qui ne sont pas toujours ceux de ses partenaires, voire de ses alliés. Elle ne peut plus attendre pour faire preuve d'autonomie dans la définition, la défense et la promotion de ses intérêts spécifiques.


Quelle identité pour l'Union dans le monde et pour les citoyens?

C'est-à-dire quels moyens est-elle prête à consacrer à sa sécurité? Quelles frontières politiques se donne-t-elle? Quelles relations veut-elle entretenir avec ses voisins?

L'élargissement comme seule politique étrangère européenne aux frontières, c'est fini! Stabiliser notre voisinage est une nécessité. Cela nous coûtera cher, mais c'est notre intérêt. Il va falloir s'y mettre plus sérieusement. 

Par ailleurs, les Européens doivent davantage bénéficier concrètement de l'intégration, dans leur vie quotidienne. Ils doivent éprouver un sentiment d'appartenance à l'Union européenne et pour cela toucher du doigt la réalité d'une Communauté souvent bien lointaine.


Tels sont les grands enjeux de la période qui s'ouvre. L'Europe doit les relever unie, mais son unité ne se fera qu'autour de réponses claires à ces questions.

Or, elles ne font pas l'unanimité de ses membres.

S'ouvre donc une période de vifs débats au sein de l'Europe. Ceux qui ne veulent plus continuer l'intégration devront le dire et l'assumer. Les autres n'ont pas de meilleur choix que de poursuivre, à 2, 3,4 ou plus. Et ils le feront. On aurait tort de penser que l'Allemagne et la France n'y sont pas prêtes...

Le temps du consensus mou est terminé car il y a urgence à se penser en puissance.

Il n'est que temps de se doter de ses attributs et d'en adopter le comportement.

Incontestablement, l'Union européenne entre, dès cette semaine, dans une nouvelle phase de son histoire, celle de l'union politique.

Toutes les institutions, à commencer par la Commission, devront s'y adapter.

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