Nos chefs militaires ne cessent de nous alerter sur les risques de guerre suscitant incrédulité, cris d’orfraie ou indifférence. Les Européens auraient-ils tort d’être aussi insouciants face aux dangers qui les menacent?
Trop habitués au confort de la paix et d’une prospérité aujourd’hui remise en cause par de grands prédateurs qui entendent régner sur la scène internationale, ils peinent à mesurer l’ampleur des défis qui les attendent.
Qui aurait pu prévoir, en effet, que la première puissance militaire du monde, soit un jour entre les mains d’un forcené du dollar qui ne connaît ni l’histoire ni la géographie et qui est prêt à tout pour s’enrichir, y compris pactiser avec le diable? Ceux qui aiment l'Amérique ne la reconnaissent plus et s'en désolent.
Le plan Trump pour l’Ukraine n’est que la vision d’un allié de plus en plus lointain et égoïste, qui méprise l’Europe, se soucie bien peu de la réalité et cherche, par la peur et des procédés quasi-mafieux, à garder la main sur un monde qui lui échappe.
Les Européens ne peuvent pas l’accepter. Ils ont tous les moyens d’exercer leur autonomie, forts de leur richesse économique et culturelle, un atout unique dans la brutalité d’un monde qui conteste les valeurs universelles pourtant indispensables à la survie de la civilsation et à la paix mondiale.
Ces propos ne sont pas exagérés ! Si un conflit devait advenir dans un proche avenir, ce serait cette fois-ci par centaines de millions que se compteraient les victimes d’une telle conflagration.
Face à ces enjeux, notre aveuglement serait suicidaire et toute faiblesse devant les Etats totalitaires ne pourrait conduire qu’au pire. Notre histoire nous l’enseigne.
Poutine mène déjà chaque jour un assaut cognitif, hybride contre l’Europe et ses valeurs. Tapi dans l’ombre, le rusé matou chinois attend son heure en l’aidant, grignotant à ses frontières influence et intérêts.
L’Europe ne peut plus se contenter de rester sur la défensive et d’ériger murs et barricades. Elle est seule face à elle-même. Trump l’a abandonnée car il préfère les dorures de mauvais goût aux combats pour les valeurs et les droits de l’Homme.
Le meilleur moyen de nous protéger est donc de passer à l’offensive.
A nous d’être prêts à la guerre pour ne pas y être entrainés et l’éviter. A nous de promouvoir plus résolument notre modèle démocratique de libertés et d’Etat de droit par tous moyens politiques et culturels, numériques et audio-visuels.
Pour cela il faut être fiers de ce que nous sommes, déterminés à le défendre et sortir de l’insouciance.