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Quelques leçons de Moldavie

[Cet édito est également disponible en ukrainien.] 


Une fois encore, un peuple choisit de tourner le dos à la Russie et de se libérer de son emprise impérialiste. Ce n’est assurément pas le dernier.
Les Moldaves, pour la troisième fois, ont confirmé, par leur vote aux élections législatives du 28 septembre, leur choix pour le modèle européen. Ils ont donné une majorité au parti politique et à la présidente Maia Sandu qui ont rapproché ce le pays de l’Union européenne.


Pourtant, les services russes n’ont pas mégoté leurs ingérences dans le scrutin. Des millions d’euros ont été dépensés pour la corruption, les achats de voix ; tout l’arsenal de la tricherie totalitaire a été utilisé. Mais en vain.


La Russie de Poutine continue à être l’acteur le plus malfaisant du continent et va vraisemblablement pousser ses sbires à contester un scrutin qui a donné deux fois plus de voix aux Européens de Moldavie qu’aux affidés de Moscou. On peut craindre des tentatives de déstabilisation, une campagne de dénigrement dont le Kremlin est coutumier, avec une mauvaise foi qu’on n’imagine même pas dans une démocratie normale.


Reste en effet à régler la question d’un séparatisme organisé par la Russie en Transnistrie. Il devrait être soluble dans l’Europe tant les motivations de cette sécession et l’expression simplement mafieuse de cette entreprise désespérée semblent n’avoir aucun avenir.


La leçon de ce scrutin est triple :


Pour Moscou, c’est « Bas les pattes » en Europe ! « Laissez les peuples choisir leur destin » !


Pour les Européens, c’est la preuve que l’Union européenne est toujours un espoir même si, blasés, ceux qui vivent à l’intérieur ne mesurent pas toujours les acquis de l’appartenance au plus grand ensemble démocratique du monde. L’Europe attire, n’en déplaise à ses détracteurs.


Pour Trump, qui pourrait enfin y voir l’influence néfaste de Poutine et se ressaisir en assumant sans faiblir le rôle de leader du monde libre qu’il paraît refuser.


A tous, un peuple d’une petite nation de 3 millions d’habitants vient de donner une belle leçon.


 

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