[Cet édito est également disponible en ukrainien.]
Il n’y aura pas de paix en Ukraine sans l’Europe.
Solidaires du président ukrainien, unis jusqu’au Royaume-Uni pour faire obstacle à la guerre que Poutine leur mène déjà, les Européens ont la clef du retour de la paix sur le continent. Sans les garanties de sécurité qu’ils ont proposées et qu’ils sont décidés à mettre en œuvre, l’Ukraine n’acceptera aucun chantage et aucun arrêt des combats ne sera conclu.
Ils ont d’ores et déjà amené le président américain à modifier ses projets et à poursuivre l’aide à l’Ukraine.
L’accord minier qu’il a signé avec elle n’est plus, comme sa première version, une tentative d’escroquerie peu reluisante, mais la promesse d’investissements américains dans la reconstruction de l’Ukraine, respectant son indépendance et le droit européen, comme pour tout Etat candidat à l’adhésion.
Emmanuel Macron, Keir Starmer et déjà Friedrich Merz ont modifié par leur unité et leur détermination, le cours dangereux d’une politique américaine inédite.
Ils n’ont pas eu besoin pour cela de grandes déclarations tonitruantes. Les réunions de Paris et de Londres, de chefs d’Etat, de chefs d’états-majors et d’experts, entraînant près de 30 pays, ont montré une forte volonté qui s’est traduite dans les faits.
Maîtres de leurs sanctions envers la Russie qu’ils ont refusé de lever et qui sont plus douloureuses qu’on ne croit, les Européens ont consacré plus de 150 milliards € à l’aide à l’Ukraine, soit 50% de plus que les Américains. Seuls ils ont livré des avions, de l’artillerie, dix fois plus de chars que les Etats-Unis. Les outils d’une plus forte défense aérienne devraient suivre leurs efforts de renseignement, de services satellitaires et de fournitures de munitions, qui sont en passe de dépasser l’aide américaine.
Les Européens sont capables de soutenir, seuls, l’agressé et ils sont soutenus par des pays occidentaux lointains, le Canada, le Japon, la Corée, qui ont compris l’importance de l’enjeu : Refuser le révisionnisme et l’impérialisme qui peuvent mettre le feu à la planète. Les élus et les citoyens américains partagent ce sentiment et Donald Trump pourrait bien changer d’avis une fois encore.
C’est vraisemblablement la véritable raison de l’hostilité russe qui s’exprime dans une formidable campagne de désinformation envers la France et l’Allemagne, alimentée par des relais stipendiés ou les habituels imbéciles de service. Elle utilise les moyens les plus vils – mensonges, fausses nouvelles, injures – pour semer le trouble et la division au sein de nos démocraties. Mais, cette fois-ci, les Européens unis y répondent par une détermination chaque fois renouvelée et plus forte.
L’Europe est plus que jamais au cœur de la solution du conflit ukrainien et rien ne se fera sans elle. Gageons qu’elle en sortira grandie et sa sécurité renforcée.