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Ukraine: l’Europe et la Russie?

La réapparition, en 2008 et 2014, aux confins de l’Union européenne, de l’usage de la force armée et de méthodes bannies du continent, est un grave sujet d’inquiétude à un triple titre.

La défense des minorités, prétexte souvent invoqué pour justifier des invasions, rappelle la crise des Sudètes. Sa rhétorique est mortelle pour le continent.

La prise de « gage territorial », c’est-à-dire l’occupation militaire d’une partie d’un territoire en vue de négociations ultérieures, qui s’est doublée cette fois-ci de la lâcheté d’enlever leur drapeau à des troupes régulières, demeure une vraie preuve de faiblesse et de déclin.

La violation sans vergogne des lois et accords internationaux avec ces deux arguments utilisés dans le passé, notamment en Europe, par les pires régimes qui ont conduit aux horreurs des conflits mondiaux, doit être unanimement et fermement condamnée. Elle ne peut rester sans réponse.

Je suis de ceux qui ont toujours souhaité que l’Europe et la Russie entretiennent des relations plus étroites, instaurant entre elles la libre circulation des personnes et des biens et je continue à le croire. Mais force est de reconnaître qu’elle est la seule en Europe à faire usage de la force que les Européens ne veulent plus voir régler leurs relations. Un coup d’arrêt doit y être mis.



« Privilégier la voie diplomatique », tel est le mot d’ordre général. Pour sûr, on a raison de la préférer. Mais si l’histoire ne se répète pas, elle bégaye souvent. Et la recherche d’un accord avec la force brutale justifiée par l’absurde et enveloppée de la plus parfaite mauvaise foi, doit rappeler quelque chose aux Européens! Daladier et Chamberlain n’ont pas inscrit leurs noms au frontispice de la Paix!



Et puisqu’heureusement nous ne sommes pas en 1938, seule, entre Européens, une négociation directe, restreinte, franche, ferme et déterminée avec la Russie pour obtenir d’elle le retrait de ses troupes et,
dans l’intérêt commun, donner une chance à une Ukraine démocratique qui reste à construire .

N’est-ce pas à l’Allemagne et à la France, d’en prendre l’initiative, au plus haut niveau?
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